28 February 2010

La Fête de Pourim, tellement actuelle…

La fête de Pourim est la fête de la Galouth (les Juifs vivants en dehors d’Israël). Selon le « Midrash » (commentaire rabbinique, se trouvant dans le Talmud) Abraham, dès qu’il fut appelé par D, se trouva devant le choix tragique en ce qui concerne les destinées de sa descendance : Soit la vie de bonheur pour soi-même, c'est-à-dire la vie plate de tous (des nations du monde), soit la vie pour le salut de tous. Cependant opter pour la dernière possibilité signifie (ajoutera le Midrash) accepter la Galouth et la vie de souffrances qui s’ensuit. Abraham en pleine connaissance de cause opte pour la mission de salut, ce qui équivaut au sacrifice. Il est prêt à mettre son fils (sa descendance) sur l’autel. C’est dans la Galouth que s’accomplit le destin énigmatique d’Israël et c’est la fête messianique de Pourim qui nous révèle le sens mystérieux de la vie en Galouth, avec ses splendeurs et ses misères, avec ses élévations et ses bassesses, avec ses souffrances et ses joies que procure le courage du sacrifice.
Nous ne nous étendrons pas ici sur ce que tout le monde connaît au sujet de Pourim et qui se trouve dans le livre d’Esther (à lire absolument pour comprendre le sens de cet article, cela se trouve dans les Hagiographes), mais nous demanderons à la tradition (ainsi qu’à Jacob Gordin ז''ל dont cette étude est basée) de nous expliquer la signification profonde et non simplement extérieure de cette fête.
Pour bien marquer le sens peu banal de Pourim, citons ce Midrash étrange, d’après lequel toutes les fêtes seront un jour abolies, sauf celle de Pourim. D’après Rabbi Eléazar, Yom Kippour (le Jour du Grand Pardon), relevant de la même dignité que Pourim, resterait aussi pour toujours. Il ne faut évidemment pas prendre ce Midrash strictement à la lettre. Il affirme seulement que si on admettait pour un instant que la tradition liturgique, établie en principe pour l’éternité, sera cependant abolie un jour à l’approche de l’ère messianique, et que ni Pessakh (la Pâque Juive), ni Shavouot (la fête du don de la Torah), ni Souccot (la fête des Tabernacles), les étapes essentielles de l’année religieuse juive, ne seraient plus célébrés, faire la même supposition pour Pourim, ne peut même pas venir à l’esprit.
Pourtant, ceux pour qui la foi biblique n’est rien d’autre qu’une somme de vertus morales ou spirituelles, ne trouveront vraiment pas grand-chose dans le récit du livre d’Esther qui soit propre à justifier ce Midrash. Au contraire même, la conscience morale pourrait « se révolter » à juste titre, à la lecture de la « Méguilla » (le rouleau d’Esther) On a souvent affirmé qu’il s’agissait d’un conte à la manière orientale (intrigue de harem…) La favorite, Vashti, refuse à juste raison, de se produire nue en public. Une intrigante Esther, au contraire, prête à tous les compromis, accapare la confiance de tous et par ruse, elle simule même une scène de viole, dont Haman sera dénoncé, l’ennemi de son peuple.
Devrons-nous accepter pour cela les conclusions de nos exégètes modernes et condamner après tout au même titre que Pourim, Abraham allant sacrifier son fils Isaac ?
Et pourtant Abraham est le père de la foi du D. Un… Néanmoins, le judaïsme peut quand même répondre aux questions essentielles que se pose tout homme pensant durant son existence. Mais ce n’est certes pas en essayant d’assimiler la tradition à une conception de morale naturelle quelconque, ni même à une théorie de philosophie rationaliste plus ou moins avancée ou au goût du jour que nous entreverrons ce qui est le propre du judaïsme, ce qui crée notre individualité dans un monde où la tendance est à « l’uniforme homogénéité. »


Tout en admettant l’origine étrangère (perse) du nom d’Esther, la tradition veut tout de même assimiler le nom à la langue biblique et le déduit de la racine סתר – sator qui signifie « garder caché » וְאָנֹכִי, הַסְתֵּר אַסְתִּיר פָּנַי - va’anokhi haster astir panaï (et moi je cacherai ma face) Toute l’histoire de Pourim est dominée par cette atmosphère de secret, de profondeur. Il est connu que le Nom Divin n’est nulle part et sous aucune forme, mentionné dans le texte. Tout s’y passe comme si D. n’existait pas. Et pourtant, dans les bénédictions qui accompagnent la lecture de la Méguilla, nous remercions D. pour les miracles qu’il a fait en ces temps-là : « Sois-béni le Nom, Notre D. Roi du Monde, qui a fait des miracles pour nos pères en ces jours-là, de notre temps… » De quels miracles s’agit-il ? Apparemment, il n’y en a aucun. Le renversement de la situation se produit quand Assuérus ne pouvant dormir certain soir, se fait lire les Chroniques et que Mardochée est ainsi rappelé à son souvenir… L’heure fixée par Haman comme devant être maléfique pour les Juifs sera l’heure de la délivrance. Cependant, nous sommes loin du miracle par excellence qui fut la sortie d’Egypte car il avait brisé l’enchaînement naturel des événements des choses et introduisait ainsi la liberté dans le monde, en faisant éclater la Gloire du Nom Divin. La tradition insiste à ce sujet sur la rupture des lois du monde, sur tout l’éclat qui caractérise « Pessakh » Là le miracle a lieu de façon ouverte, publique, flagrante où l’intervention de D. est marquée à chaque seconde où Son Nom éclate à chaque instant car c’est Lui qui agit directement, de façon visible afin que son Nom soit connu. Le miracle de Pessakh est un miracle surnaturel.
Au contraire, à Pourim, le miracle s’opère dans le secret, il est quasi naturel, sans que la marche habituelle des choses soit changée.

Et pour être au centre du problème de Pourim, il nous suffit de mentionner que la semaine avant Pourim est lue la « paracha » (la section) sur Amalec (Souviens-toi d’Amalec…Deutéronome 25, 17-19 et surtout 1 Samuel 15, 1-34) Souvenons-nous en effet que les Juifs ont à peine traversé la Mer Rouge quand le peuple d’Amalec leur livra bataille et cette bataille peut paraître ridicule, alors qu’hier encore les multitudes de chars du pharaon poursuivant les Juifs ont péri et que l’intervention divine a renversé « le cavalier et son cheval » Et pourtant ici, c’est le peuple juif qui doit faire la guerre. La guerre est une question de supériorité matérielle et se pose sur un plan naturel (du moins extérieurement) Si la victoire est tout de même obtenue par un miracle (les mains levées de Moïse (Ex. 17, 8-13), ce miracle s’opère comme à Pourim, de façon « secrète. » Pourquoi n’assisterions-nous pas, comme lors de la sortie d’Egypte, à une action éclatante de D. ? Le Pharaon lui-même, ainsi que tout son peuple se sont inclinés devant D. Certes, ils essayèrent de prendre leur revanche à la Mer Rouge, mais le « Cavalier tombe » et le Nom de la Gloire de Dieu est reconnu partout, sur la terre. Telle était la raison des miracles éclatants accomplis en Egypte.
Ce n’est pas par vengeance ou par punition que D. a amené les plaies sur l’Egypte et a fait périr des êtres humains. C’est à la vingt-sixième génération du monde, la génération de Moïse que le temps est venu de faire éclater Son Nom (le sens numérique est 26… C’est de la « Guématria », chaque lettre équivaut à un chiffre, le nom de D. en hébreu: יהוה, la somme équivaut à 26) et d’amener ainsi le repentir au cœur de l’homme, « qui avec ses oreilles aura entendu et avec ses yeux aura vu. » Tout cela a été possible avec le Pharaon et les Egyptiens, avec les peuples de la terre tels que Moab, Edom… Mais chez Amalec, les oreilles sont restées bouchées et les yeux fermés… Il est dans une obstination absolue. C’est une révolte sans possibilité de retour. D. pourrait le détruire mais intervenir directement serait un acte de vengeance, c’est pourquoi le soin de cette destruction est laissé à un enchaînement d’événements naturels. La guerre reste une guerre divine, mais ce n’est pas Lui qui guerroie comme ce fut le cas en Egypte, ce sont les hommes qui se meuvent sur le plan visible des événements. Lui, il opère en secret.
Avant d’arriver aux protagonistes actuels du même drame, voyons l’origine de cette opposition d’Amalec et du peuple juif. Pour le judaïsme, le mal n’a pas un visage propre et personnel. La personnalité, l’individu ne se trouvent que « du côté du bien. » L’individualité relève d’un visage unique. La personnalité apparente du Mal est un singe dit le Midrash. D’où ces visages multiples et fluides du Mal : Satan, Samaël, Asmodée, Edom, Amalec…
L’ange contre lequel Jacob lutta est également une forme de ce mal. C’est Samaël, le prince spirituel (le démon) personnel d’Esaü et de sa descendance, Edom. Néanmoins, Jacob rentrant de son exil chez Laban se sent obligé, pour des raisons d’un autre ordre, de présenter ses hommages. En le rencontrant, « il se prosterna à terre sept fois jusqu’à ce qu’il fut près de son frère » et non seulement Jacob mais toute sa famille (Gen. 32, 3) Toutefois, se prosterner devant Esaü, le reconnaître comme maître est dangereux, c’est créer une équivoque tragique. On reconnaît la présence du Mal, on l’affirme.
Après cet acte, même involontaire, de la reconnaissance du mal, il devient presque impossible de recommencer la lutte contre le Mal, pour les descendants de Jacob, pour le peuple d’Israël. Mais heureusement « la maison de Jacob » n’a pas reconnu toute entière la maîtresse de Samaël. Le dernier né, le douzième, Benjamin, n’a pas accompli cet acte de subordination (il est né providentiellement après la rencontre.) C’est à la tribu de Benjamin d’être le chef de file dans la lutte contre le Mal.
Et c’est ainsi que s’explique le fait que la royauté ait été établie en Israël, malgré la thèse absolue et mainte fois proclamée par Samuel lui-même : « D. seul est Roi en Israël » Saül, de la tribu de Benjamin, sera accepté comme roi pour lutter contre le mal, dont la forme extrême et concrète est représentée par Amalec, descendant illégitime d’Esaü.
C’est Saül, le premier « oint » (christos, en grec) d’Israël qui devait abattre définitivement Amalec mais Saül a laissé vivre Agag, roi de ce peuple. Et quand nous aurons rappelé que Mardochée est « fils de Yaïr, fils de Shim’ï, fils de Kish, homme de Benjamin » et qu’Haman l’Agagite est de la lignée du roi Amalec, nous aurons ainsi montrée que les vieux acteurs transparaissent sous le visage de leurs descendants et apparaissent de nouveau sur la scène à l’occasion de Pourim. C’est une phase de la lutte continuelle entre le Bien et le Mal, entre Israël et Amalec.
Dans cette lutte éternelle que nous menons, nous portons la marque de la diminution que nous avons subie quand Jacob s’est prosterné devant Esaü, dont l’esprit domine les nations du monde. Les juifs de la Diaspora prennent part à leur vie, ils bâtissent leurs Etats et ce que cela implique : Leurs prisons, leurs guerres, leurs oppressions de la veuve et de l’orphelin, du pauvre par le riche, du faible par le fort, du juste par l’impie. Ils luttent pour leurs causes…
Certes, l’Etat est à eux, ils ne construisent pas les prisons, ils ne sont pas responsables des guerres mais ils n’ont que trop tendance à s’agenouiller devant leur prétendue civilisation, à vivre de compromis, à manger à la même table, les mets non cacher…
Quand la tradition demande pourquoi la génération d’Esther s’est trouvée en danger d’être exterminée, la réponse est concluante : « parce qu’ils avaient participé au festin d’Assuérus. » Et c’est le sens du premier chapitre d’Esther, la description du grand festin d’Assuérus où tout le monde est invité et où chacun boit à volonté… On ne forçait personne à boire… Et si les Juifs non contraints, viennent tout de même, cela signifie qu’ils abandonnent leur propre valeur spirituelle, qu’ils trahissent leur vocation d’être « un peuple qui séjourne à part. » Le problème de l’assimilation sous sa forme la plus malheureuse, l’assimilation spirituelle est ainsi posée comme une maladie qui rongera l’esprit juif pour le millénaire à venir…
Pourquoi finalement ? C’est une question qui m’est souvent posée. Pourquoi ne pouvons-nous ne pas vivre notre vie comme nous le souhaitons, sans être rappelé a chaque fois que nous appartenons à un peuple bien précis ?
Car Israël doit accomplir (étant sa vocation depuis Abraham) sa mission salvatrice dans la Galouth. Et si, dans un élan apocalyptique, on dira que dans « les temps à venir » les fêtes pourront être abolies, cela ne concerne pas Pourim puisque c’est la fête qui exprime le sens suprême de la présence du peuple juif parmi les nations : Préparer le salut du monde. Et si au Jour de Kippour il s’agit en premier lieu du salut individuel de l’âme, c’est le salut collectif de l’expiation pour l’humanité entière, dont nous parle Pourim…
Et comme il est écrit dans la Méguilla d’Esther 6, 16 : « Il n’y avait pour les Juifs que bonheur et joie » Il faut être plein de joie à Pourim. Eh bien, l’on boit et l’on reboit jusqu’à ce que, selon ce qui nous est prescrit, l’on devienne incapable de distinguer entre les deux formules : ברוך מרדכי וערור המן – Baroukh Mordekhai ve arour Haman – Béni Mardoché et maudit Haman.
Comment la bénédiction et la malédiction s’avèreraient-elles comme équivalentes ? N’y aurait-il aucune différence entre le bien et le mal ?
C’est justement ce que nous annonce la fête de Pourim. Il n’y a pas de différence puisque le mal succombera à l’emprise du bien, disparaîtra pour toujours, englouti par le néant d’où il est surgi. Dès que le nom d’Amalec sera effacé de dessous les cieux, le Nom Divin sera Un, en réalité et dans la conscience de tous.

!חג אורים שמח
              Claude




















01 February 2010

Donnons l’assaut…

Non, M. Feltgen, parlons justement de religion. Vous nous dites que la religion est « individuelle Glaubenssache und soll streng vom Staatgeschehen getrennt sein. » Erreur, car la religion juive était de tout temps une religion basée sur l’histoire d’un peuple. Franz Rosenzweig (philosophe juif allemand) écrivait ceci dans son livre « Stern der Erloesung »:
« Der Glaube des Christentums ist der Glaube als « Inhalt eines Zeugnisses, » es ist der Glaube an etwas.
Das ist genau das Entgegengesetzte wie der Glaube eines Juden...
Ein Glaube ist nicht Inhalt Eines Zeugnisses, sondern Erzeugnis einer Zeugung. Der als Jude Gezeugte bezeugt seinen Glauben, indem er das ewige Volk fortzeugt. Er glaubt nicht an etwas, er ist selber Glauben. »
Et le Pr. David Flusser de continuer: « Die christlichen Theologen des Judentums haben zu akzeptieren, dass nach jüdischen Auffassung nicht eine Religion erwählt wurde, sondern eine Menschengruppe, nicht die jüdische Religion, sondern Israel… Zu Israel gehören auch Juden, die sich von ihrer Religion entfernt haben und von ihr wenig wissen. (D.F. Entdeckungen im Neuen Testament)
Presque 2000 ans que nous avons survécu et combattu les injustices faites à notre égard par les « Nations. » Notre délit était que nous résidions parmi eux et que nous avions contribué à l’épanouissement du bien être général de ces nations, que se soit dans le domaine du comportement moral ou à l’épanouissement de leur économie nationale.
Qu’avons-nous reçu en récompense?
Antisémitismes, pogromes… et l’ « Affaire Dreyfus » en France.
Vous comprenez donc que par la logique des choses, le peuple juif aspirait à revenir dans son pays. Cela fut réalisé par la création du sionisme, initiative surhumaine faite par Théodore Herzl. Finalement, 50 ans après sa mort et après la deuxième guerre mondiale, (qui fut le summum de toute l’ignominie antisémite, l’anéantissement de plus de 6 millions de Juifs, assassinés par le simple fait qu’ils étaient juifs) David Ben Gourion déclare la renaissance de l’Etat d’Israël après un exil de presque 2000 ans…
Et vous nous dites qu’il n’existe pas d’Etat d’Israël car cet Etat n’a pas de constitution ? De qui êtes-vous en train de vous moquer ?
Il est vrai que l’Etat d’Israël n’a pas de constitution écrite au sens formel mais les lois et les règles de base définissent les fondements du système de gouvernement ainsi que des droits de l’individu. Certaines d’entre elles sont formulées dans les textes fondamentaux, d’autres sont dispersées dans d’autres lois et une partie (au moins jusqu’à l’adoption de lois fondamentales qui s’occupent des droits humains et civils) ont été interprétées et formulées dans une série de décision de la Cour suprême. La Proclamation de l’indépendance comprend en son sein les principes de base d’une constitution progressiste et la loi de transition de 1949 qui a été adoptée par l’assemblée constituante, constitue un accomplissement des obligations de l’Etat envers l’Organisation des Nations-Unis sur cette question. Seule une minorité du peuple juif est en Israël et l’Etat n'a pas le droit d’adopter une constitution qui déciderait déjà pour les millions d’autres juifs qui « monteront » dans un proche avenir en Israël.
D’ailleurs si je me rappelle bien, la Grande Bretagne n’a pas de Constitution non plus jusqu’aujourd’hui…
Auriez-vous également l’audace M. Feltgen, de déclarer à haute voix que la Grande Bretagne ne soit pas un Etat… ?

Alors vous me dites que nous avons utilisé la force pour chasser les Palestiniens de leurs territoires et que nous avons détruit leurs villages etc., etc.…
J’espère que vous êtes d’accord que c’est bien Israël qui fut attaqué par cinq nations arabes, juste quelques heures après la déclaration de l’indépendance le 14 mai 1948 par David Ben Gourion. Ce fut un vrai miracle que nous ayons gagné cette guerre car les « soldats » furent surtout des rescapés de la Shoa d’Europe (amenés par bateaux, des camps de réfugier de Chypre, appartenant à l’ONU) et ne comprenaient même pas leurs officiers (des juifs nés dans ce pays) qui leur commandaient en hébreu….
Naturellement, j’ai sauté beaucoup d’informations très importantes, pour la compréhension de la problématique du Proche Orient. Cela me prendrait trop de temps à tout écrire, ce ne serait plus un article mais un livre. Cependant je vais vous mentionner quelques « sujets » qui pourront vous amener à une meilleure vue d’ensemble sur les difficultés qui existaient au Proche Orient. Vous pourrez ainsi mieux vous documenter dans les livres d’histoires, spécialisés sur notre région…

1857, l’Empire Ottoman déboise toute la région qui serait aujourd’hui l’Etat d’ Israël et la Jordanie, pour se procurer suffisamment de bois et en faire les traverses qu’ils avaient besoin pour la construction du réseau de leur chemin de fer…
1897, premier Congrès Sioniste Mondial…
1901, création du Fond National Juif (achats de terres à l’Empire Ottoman et les juifs commencent à reboiser le pays…)
1909, construction de la ville de Tel Aviv…
Les premiers Kibboutz qui se créent 1910…
La lettre de Balfour (1917)…
Le Foyer National Juif (Territoire pour un Etat Juif qui comprenait ce qui est aujourd’hui Israël, ainsi que la Judée/Samarie, la Bande de Gaza et la Jordanie ensemble)
La Conférence de Paris en 1919 qui est l’accord entre le président du Congrès Sioniste Mondial, Dr. Chaïm Weizmann et l’Emir Feisal, le « leader » du Mouvement National Arabe de ce temps…
L’annulation de cet accord à cause de Hadj Amin el-Husseini en 1920, qui devint le Mufti de Jérusalem (plus tard, bon ami d’Hitler) et qui devint le Chef du Conseil Suprême Musulman en Palestine (le Wakf)
En 1922 la Grande Bretagne réserve toute la partie est du Jourdain (qui était promise pour un état juif) à une tribu bédouine, la famille Hachémite, venu du Hedjaz (l’Arabie Saoudite, le long de la mer rouge) Ces bédouins avaient aidé la Grande Bretagne à combattre les Ottomans (en partie l’histoire de Lawrence d’Arabie …)
Les Cartels du pétrole qui commence à se créer (British Petrolium/Elf Aquitaine)…
1937, la Commission Peel…
1938, la Commission Woodhead…
La deuxième Guerre Mondiale…
Hitler et ses nazis assassinent plus de 6 millions de juifs, parmi eux 1 million et demi d’enfants dont leur crimes étaient d’être nés juifs…

Avant que la guerre de l’indépendance commence, il y avait en Palestine une averse d’annonces dans les masses médias arabes, que la population devait quitter leur maison et venir se réfugier à « nos frontières », ce qui voulait dire : la Jordanie, l’Egypte, le Liban et la Syrie car leurs armées allaient attaquer Israël ! Cela durera à peu près 3 à 4 jours avant qu’ils nous envoient à la mer et après cette mission accomplie, ils pourraient regagner leurs foyers…
Beaucoup d’arabes de Judée et de Samarie ont cru à ces publicités. D’ailleurs, cette jeune armée israélienne n’inspirait pas confiance aux pays occidentaux comme la Grande Bretagne, la France et les Etats Unis d’une victoire possible par David Ben Gourion et de son peuple car ils étaient mal entraînés et surtout n’avaient pas suffisamment d’armes..
Cependant, une grande quantité de la population arabe de la Basse-Galilée n’a tout de même pas cru à ces slogans et ces gens sont restés chez eux. Aucun mal ne leur a été fait par l’armée israélienne et ce sont ces arabes qui sont aujourd’hui citoyens à part entière d’Israël, qui ont le droit de vote et qui ont ainsi (si je me rappelle bien) 11 députés dans le parlement israélien, la Knesset…
J’espère que vous avez compris M. Feltgen que nous ne les avons pas chassés, après la victoire de nos troupes. Ils vivent dans leurs villes et dans leurs villages en Israël, ainsi que la communauté Druze et Circassienne.
Et puis, permettez-moi de vous dire que je connais beaucoup d’Arabes israéliens. Cependant, je n’en connais pas un qui voudrait vivre dans un futur état palestinien. Qu’ils soient solidaires aux problèmes de leurs frères palestiniens, c’est tout à fait normal comme les juifs du monde entier sont solidaires aux problèmes qu’Israël doit faire face mais de là à vouloir vivre dans un état palestinien… ?
Et puis vous nous accuser de pratiquer une politique expansionniste, conséquence de la guerre des 6 jours par le vol du "Plateau du Golan" ou de la Judée/Samarie…
La meilleure défense est parfois l’attaque. De nouveau Israël devait se protéger de la menace de six nations arabes voulant anéantir notre pays : La Syrie, la Jordanie avec des troupes irakiennes, le Liban, l’Egypte ensemble avec des troupes libyennes. Nous avions eu beaucoup de chance à partir du 5 juin 1967… D’autres auraient dit que c’était un vrai miracle…
Depuis lors M. Feltgen nous avons fait la paix avec l’Egypte en redonnant tout le Sinaï ainsi que les deux puits de pétrole que nous avons trouvé et commencé à commercialiser à ces moments là. Nous avons également fait la paix avec la Jordanie qui avait toujours les mains liés par le « Diktat » de la Syrie…
Un jour nous ferons la paix avec tous les autres états arabes qui voudront bien finir cette situation de belligérance. Je suis sûr que nous trouverons une formule acceptable sur le problème du Golan avec les Syriens, même si 70% des sources d’eaux d’Israël se trouve sur cette montagne. Il nous faut un peu plus de temps et un peu plus de patience et d’encouragement par nos amis du monde occidental !
J’espère que vous abandonnerait cette idée folle que nous faisons une politique expansionniste… Pour un pays qui à redonner tellement de terrains conquis par les différentes guerres, je ne comprends pas tellement votre préoccupation sur ce point ? Par contre à chaque fois, lorsque le gouvernement et le parlement israélien tombent d’accord de rendre (même) jusqu’à 97% des territoires pris pendant la guerre des six jours, cela n’est toujours pas suffisant pour les dirigeants palestiniens... C’est cette mentalité là qui fait que le peuple israélien doute de plus en plus de la bonne foi des dirigeants palestiniens, de vouloir finalement arriver à une situation de paix avec nous... Et nous ne voulons pas de paix qui voudrait dire : un "moment de répit" entre deux guerres.
Et cette conception que vous avez sur les implantations juives en Judée/Samarie, comme si ces habitants étaient le seul obstacle à arriver à une paix. Personnellement, je n’accepterais jamais de faire une paix avec les Palestiniens en ayant une Judée/Samarie vidée de ses juifs, un état palestinien qui soit « Judenrein » est inacceptable, comme il serait inacceptable, l’idée d’habiter dans un état Juif qui soit « Arabenrein. » Si c’est la paix que nous voulons, eh bien il faudra nous supporter les uns, les autres… Et s’il y a des juifs qui veulent vivre dans un futur état palestinien, eh bien qu’ils aient la possibilité de le faire, comme les arabes vivent librement en Israël. Autrement ce n’est pas d’une paix que nous parlons.
Et puis qu’est ce que vous nous accuser encore… ? Ah oui, de voler de l’eau palestinienne… Vous ne manquez pas de culot M. Feltgen, pratiquement toute l’eau qu’ils ont vient de nos robinets. Regardez combien d’eau ils pourraient avoir en plus, s’ils ôtaient cette idée stupide de nous anéantir, nous aurions pu construire également sur leur côte, une ou des usines de dessalements, comme nous sommes en train d’en construire quatre ou cinq en même temps pour nos besoins, vu qu’il pleut de moins en moins chaque année dans notre région.
Ah bon ? Nous n’avons pas d’accords d’expatriations de prisonniers avec d’autres pays ? Cela me semble très étrange. Je suis sûr que nous avons des accords avec les Etats Unis et sûrement avec différents Etats Européens. Bien que je croie qu’Israël exige qu’il n’y ait pas de condamnation à mort dans les tribunaux à l’étranger (car nous n’avons jusqu’à aujourd’hui jamais exécuter légalement et judiciairement un condamné, sauf pour le cas d’Adolf Eichmann en 1962) et qu’il y ait une cuisine « cacher » pour ce prisonnier expatrier. Je crois même qu’il y a eu des condamnés de prison ferme de x années, condamnés dans les tribunaux à l’étranger mais ramenés en Israël pour purger les années de prison ici.
Cependant, vous avez tout à fait raison en ce qui concerne des dirigeants terroristes. Cheikh Yassine que vous appelez un « homme paralysé sur une chaise roulante » était le fondateur du « Hamas » en 1987 Il déclarait régulièrement que « la terre d’Israël est consacrée pour les générations musulmanes futures jusqu’au jour du Jugement… » Adversaire des accords d’Oslo et de toutes solutions négociées avec Israël, Yassine encourageait les attentats-suicides contre les civils israéliens… A la guerre, comme à la guerre...
Sachez bien, M. Feltgen que je ne connais pas un seul cas où l’armée israélienne aurait mené une attaque, dont la cible avait été des femmes, des enfants ou quelques civils que se soient… S’il y eut des morts parmi les civils, ce n’était pas voulu et sûrement pas planifié. L’armée et le gouvernement israélien se sont toujours excusés de ces malheureux incidents et remboursaient des indemnités si c’était possible. Ce n’était pas nous que vous voyiez sur des balcons en train de chanter et de danser, lorsqu’une attaque surprise s’était positivement déroulée dans les territoires ou dans un pays ennemi… Peut-être vous nous avez vu dancer après une « libération » surprise mais non pas après une attaque surprise.
En ce qui concerne les résolutions de l’ONU, cela nous montre, oh combien, le problème au Proche Orient est complexe et que ce n’est pas en écrivant des articles de votre espèce, basé sur la propagande palestinienne que vous ferez avancer en quoi que ce soit le processus de paix qui est en cours et dont se sont les autorités palestiniennes qui ne veulent pas continuer le dialogue en ce moment.

Mais venons-en à l’essentiel M. Feltgen, puisque tout cela a commencé par le commentaire de Mme Biermann à l’émission radiophonique d’RTL, s’intitulant « Carte Blanche. » Mme Biermann était étonnée que les représentants du Consistoire Israélite de Luxembourg, ainsi que des personnalités juives, connues par le grand publique luxembourgeois, ne se soient pas distancés officiellement et publiquement du blocus qui dure déjà un an sur la Bande de Gaza et puni ainsi, d'une manière collective, la population Gazaouïe. Et de continuer: Qu’être Juif, égale à l’appartenance du "peuple juif" et donc d’avoir une relation directe avec l’Etat d'Israël...
Sur cette dernière phrase, étant sioniste depuis toujours, je suis entièrement d’accord avec vous, Mme Biermann. Les juifs du monde entier ne sont pas unis uniquement par un culte religieux mais font bel et bien partis d’un peuple qui était constitué de 12 tribus (13 plus exactement, avec la tribu des Lévy) Ce peuple eu la révélation du D. Un et l’a transmit par ses exils (qui furent prédits à Abraham) au monde entier. Une grande partie de ce peuple vit toujours en exil (cela s’appelle aujourd’hui, la « Diaspora ») et a souffert énormément des « Nations » qui par leur foi religieuse, se sont cru être (sûrement de bonne foi) la « continuation » de ce peuple de D. ou être le « vrai » fils de l'héritage d’Abraham, dans l’autre hémisphère de la civilisation monothéiste, s'appelant Ishmaël.
Ni l’un ni l’autre avaient raison et cela se dévoile de plus en plus de nos jours.
Ce peuple d’Israël qui en deux ou trois générations, parti de rien car étant en majorité des rescapés de la Shoa, a réussi avec un temps record a devenir un succès économique à l'échelle mondial. Cela ne s’est jamais vu dans l’histoire humaine. Que se soit dans le secteur de l’agriculture, de la technologie, de la science et des arts, dans la médecine, dans la chimie, la physique, dans le secteur micro-industriel et je ne finirai pas à tous les énumérer. Bref nous sommes présents à toutes les expositions mondiales. Nous avons au sein de notre peuple les penseurs, les inventeurs, les médecins ainsi que les scientifiques les plus doués au monde… « Et vous serez pour moi une royauté de prètres et une nation sainte (Ex. 19/6).. »
……… Et je me demande si ce n’est pas ce phénomène là qui fait peur au monde et qui contribue à avoir des vagues antisémites… oh, mais qu’est-ce que je raconte... mais non pas antisémites… antisionistes, anti-israélismes naturellement, cela passe mieux. Car de cette manière vous les politiciens, vous pourriez toujours réciter des discours très émouvants sur les atrocités des nazis et de leurs collaborateurs, et d’un autre côté avoir « Carte Blanche » pour attaquer, dégrader, humilier les Sionistes et leur (non-)Etat d’Israël, les seuls et vrai coupable de l’atrocité du peuple palestinien... et m’a foi pourquoi pas, disons-le franchement : Coupables de toutes les souffrances sur terre… (nous connaissons ces slogans....)
Comment un peuple qui prie à un Dieu qui a la forme… "mon D. mais de quoi est-ce que je parle… " Leur dieu n’a même pas de forme, c’est de l’air… Comment un peuple d’une culture tellement primitive, disent les « modernes », a pu devenir ce qu’il est en ce moment… ? Un peuple qui a traversé le monde entier pour construire en premier, le seul hôpital de terrain, équipé de la technologie la plus moderne et ayant ainsi sauvé la vie de centaines de malheureux haïtiens, blessés par ce terrible tremblement de terre ? Cela fait peur… non... ?
Peut-être devrions-nous les stopper, ils vont nous dépasser dans une génération… halte… arrêtons cela… anti-sionisme, anti-israélisme, réveille toi, ne nous laisse pas tomber…
Mais surtout ne mentionnons pas le mot « antisémite »… non, surtout pas, nous avons nos Juifs… Regardez, ils ont même accepté à critiquer la politique criminel d’Israël, se sont des gentils citoyens, de bonnes familles luxembourgeoises… autrement nous ne les aurions pas gardés chez nous…, voyons donc…

Madame Biermann, peut-être que les Juifs luxembourgeois ne voulaient pas déclarer ce que vous exigiez d’eux. Peut-être connaissent-ils également une « réalité » de ce qui se passe en Israël et dans la Bande de Gaza ? Et peut-être ne voulaient-ils pas se mêler de la politique israélienne du fait qu’ils n’y habitent pas et qu’ils savent qu’Israël est une démocratie et que si des injustices se font à une telle échelle comme M. Goebbels l’a déclaré, eh bien… des voix se feront entendre dans cette société libérale d’Israël et feront tout afin que cela cesse.
Cependant, d’accuser différents représentants juifs luxembourgeois parce qu’ils n’ont rien dit… Et où étiez-vous Mme Biermann et Co, ainsi que l’ONU, lorsque pendant huit longues années des obus tombèrent dans les villes israéliennes du Néguev, tirés pas le Hamas après que les habitants juifs de cette région furent délogés de leur maison où ils habitaient depuis plus de 40 ans? J’aimerai préciser que les Juifs sont partis de là afin de faciliter le processus de paix…
Les Juifs de Luxembourg ne sont pas venus taper à votre porte parce que vous n’aviez pas parlez, pas parlez, pas parlez pendant ces huit longues années… Mme Biermann…

J’aimerai finir en vous citant ce texte :
"Ich bin stolz, dass ich ein Jude bin, nicht trotz der Beziehung, die die Welt zu uns hat, sondern gerade dieser Beziehung wegen. Ich würde mich schämen ein Angehöriger der Völker zu sein, die jene Verbrecher geboren und erzogen haben, die Taten verantworten müssen, die an uns verbrochen wurden.
Ja, ich bin stolz auf mein Judesein. Denn Jude zu sein ist eine Kunst. Jude zu sein ist schwer. Es ist keine Kunst, Engländer zu sein, ein Amerikaner oder ein Franzose. Es ist vielleicht leichter und bequemer, einer von ihnen zu sein, aber keineswegs ehrenhafter. Ja, es ist eine Ehre, ein Jude zu sein.
Ich glaube, Jude sein, das heisst : ein Kämpfer sein, ein ewiger Schwimmer gegen den brodelnden, verbrecherischen menschlichen Strom. Der Jude ist ein Streiter, ein Blutzeuge, ein Verhafteter Gottes : Sein Eigentum, heilig. Ihr, unsere Feinde, sagt, wir seien schlecht. Ich glaube aber, wir sind besser als ihr : feiner. Doch selbst wenn wir schlechter wären, hätte ich gern gesehen, wie ihr an unserer Stelle ausgesehen hättet."

Zvi Kolitz, aus seinem Buch: Jossel Rakovers Wendung zu Gott